La blockchain: un futur prometteur

La blockchain s’apprête à changer la technologie de l’information de la même manière que les logiciels open source il y a 25 ans. Toutefois, comme Linux, qui a mis plus de dix ans à devenir le développeur d’applications modernes, la blockchain mettra des années à devenir un moyen plus économe et efficace de partager des informations entre des réseaux ouverts et privés.

Fondamentalement, la blockchain change le paradigme du partage de l’information. Les entreprises de la tech s’empressent de découvrir comment utiliser cette technologie pour gagner du temps et diminuer les coûts administratifs.

En 2017, de nombreuses entreprises ont commencé à mettre en œuvre des programmes pilotes et des projets avec la technologie blockchain du monde réel. « La blockchain est une technologie fondamentale : elle a le potentiel de créer de nouvelles fondations pour nos systèmes économiques et sociaux. » écrit Lakhani, coauteur de « La vérité sur la blockchain ».

En permettant la distribution — mais pas la copie — d’informations numériques, la technologie blockchain a créé la clef de voûte d’un nouveau type d’Internet. Conçue à l’origine pour la monnaie numérique Bitcoin, cette technologie va maintenant trouver d’autres utilisations potentielles par la communauté de la tech.

Qu’est-ce que la blockchain ?

Don et Alex Tapscott, auteurs du livre « Blockchain Revolution », définissent la blockchain comme « un livre numérique incorruptible de transactions économiques qui peut être programmé pour enregistrer non seulement des transactions financières, mais aussi pratiquement tout ce qui a de la valeur ».

Une blockchain est avant tout une base de données d’enregistrements ou de comptabilité publique de l’ensemble des transactions ou événements numériques qui ont été réalisés et partagés entre les parties participantes.

Chacun des transferts est enregistré dans ce livre numérique. Cela permet de constamment garder de la cohérence et de sécuriser les communications.

Chaque transaction est vérifiée par consensus auprès de la majorité des participants du système. Une fois entrée, l’information ne peut jamais être effacée. La blockchain comporte un registre clair et vérifiable de chaque transaction effectuée.

Bitcoin est l’exemple le plus connu de la technologie blockchain. C’est aussi le plus controversé, car il participe à la création d’un marché mondial qui brasse des millions de dollars en transactions anonymes, en l’absence de tout contrôle gouvernemental. C’est pourquoi Bitcoin doit faire face à un éventail de problèmes réglementaires impliquant les gouvernements nationaux et les institutions financières.

Technologie fondée sur la confiance

Cela dit, la technologie blockchain n’est pas en soi controversée ; elle a fonctionné sans soucis depuis qu’elle est apparue il y a quelques années. Elle s’applique avec succès pour des applications financières ou pour d’autres secteurs.

L’économie numérique actuelle est fondée sur la dépendance à une certaine confiance. Nos transactions en ligne dépendent de notre confiance en l’honnêteté d’autrui. Cela peut être un fournisseur de service de courrier électronique qui nous confirme l’envoi de notre courriel, ou un réseau social comme Facebook qui nous indique que nos publications ont été partagées seulement avec nos amis. Cela peut aussi être notre banque numérique qui nous informe du succès d’un transfert.

La réalité du monde numérique, c’est que nous faisons confiance à une troisième « personne » pour la sécurité et la confidentialité de nos données numériques — et ces sources tierces peuvent être piratées, manipulées ou compromises.

C’est alors que la technologie blockchain entre en jeu. L’authentification et l’autorisation, vitales pour les transactions numériques, résultent de la configuration de la technologie blockchain. L’idée des livres numériques partagés peut inciter les utilisateurs à protéger et formaliser les relations numériques. C’est un système de registre fiable pour les utilisateurs.

Comment fonctionne une blockchain?

Dans son livre blanc sur le Bitcoin, Satoshi Nakamoto a défini cette devise électronique comme « une chaîne de signatures numériques connue sous le nom de blockchain ». La blockchain permet à tout détenteur de monnaie numérique de transférer directement de l’argent à une autre partie connectée au même réseau, sans avoir besoin d’un tiers pour vérifier la transaction.

En tant que réseau pair-à-pair, associées à un tampon temporel, les bases de données blockchain peuvent être gérées de façon autonome pour échanger des informations entre diverses parties. Nul besoin d’administrateur : les utilisateurs de la blockchain sont l’administrateur.

Les réseaux blockchain peuvent aussi être utilisés pour des « contrats intelligents » qui sont conclus automatiquement dès lors que certaines conditions sont remplies. En outre, de nombreux utilisateurs de la blockchain peuvent créer des contrats nécessitant plus qu’un ensemble d’entrées pour activer une transaction. Un exemple peut être trouvé dans les transactions immobilières qui requièrent la fermeture de session entre les acheteurs, les vendeurs et leurs institutions financières.

Blockchains et Bitcoin

La transaction effectuée est publiquement enregistrée dans des blocs et, enfin, la chaîne de blocs, où d’autres utilisateurs la valident et la retransmettent.

Fondée sur le protocole Bitcoin, la base de données blockchain est partagée par tous les nœuds qui participent au système. Lors de la connexion au réseau, chaque ordinateur connecté reçoit une copie de la chaîne de blocs. Cette chaîne contient des registres qui s’utilisent comme preuves de chaque transaction réalisée.

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Contrats intelligents

Les livres numériques permettent le codage de contrats simples qui sont exécutés lorsque les conditions indiquées sont réunies. Ethereum est un projet blockchain en open source qui a été élaboré spécifiquement à cette fin. Tout développeur peut créer et publier des applications distribuées qui concluent des contrats intelligents via Ethereum.

Au niveau actuel de développement technologique, les contrats intelligents peuvent être programmés pour exécuter des fonctions simples. Par exemple, une somme dérivée pourrait être réglée lorsqu’un instrument financier devient conforme à un certain indice de référence. Pour cela, il utilise la technologie blockchain et le Bitcoin, afin d’automatiser le paiement.

L’économie collaborative

Avec des entreprises comme Uber et AirBnB, l’économie collaborative est déjà un succès avéré. À l’heure actuelle, les utilisateurs qui veulent utiliser ces services de partage doivent compter sur un intermédiaire (comme Uber ou AirBnB) en raison des questions de confiance liées au recours à des tiers.

En rendant possibles les paiements entre pairs, la blockchain ouvre la porte aux interactions directes entre les parties : cela crée une économie de partage véritablement décentralisée.

OpenBazaar est un premier exemple d’économie collaborative. OpenBazaar utilise la blockchain pour créer un e-commerce semblable à eBay. Vous téléchargez l’application sur votre appareil et vous pouvez effectuer des transactions avec les fournisseurs OpenBazaar sans payer de frais de transaction.

Financement participatif

La popularité des initiatives de financement participatif suggère que les gens veulent avoir un mot à dire pour le développement de produits. Pour cela, les blockchains passent la vitesse supérieure en créant potentiellement des fonds de capital-risque issus de sources multiples.

En 2016, l’Organisation Autonome Décentralisée (DAO) ayant son siège à Ethereum a rapporté la somme pharaonique de 200 millions de dollars en un peu plus de deux mois. Les participants ont acheté des « jetons DAO » leur permettant de voter sur les investissements de capital-risque pour des contrats intelligents. Le pouvoir du vote était proportionnel au nombre de DAO qu’ils détenaient.

Le piratage subséquent des fonds du projet a montré que le projet avait été lancé sans la diligence raisonnable attendue, entraînant par là des conséquences désastreuses. L’expérience de DAO suggère néanmoins que la blockchain a le potentiel d’ouvrir la voie à « un nouveau paradigme de la coopération économique. »

Les gouvernements

En rendant les résultats entièrement transparents et accessibles au public, la technologie des bases de données distribuées pourrait apporter une transparence totale aux élections ou à tout type d’enquête.

En pratique, cela signifie que la gouvernance d’entreprise deviendrait complètement transparente et vérifiable en gérant des données numériques, des actions ou des informations.

Stockage de fichiers

Décentraliser le stockage des fichiers sur Internet présente des avantages évidents. La distribution des données via le réseau empêche le piratage ou la perte des fichiers.

Un Internet composé de sites web complètement décentralisés peut accélérer le transfert de fichiers et les temps de transmission. Cette amélioration est une mise à jour nécessaire pour les systèmes de livraison de contenus du web actuellement surchargés.

Protection de la propriété intellectuelle

Reproductibles à l’infini, les informations numériques peuvent être largement diffusées grâce à Internet. Pour les internautes du monde entier, c’est une mine d’or de contenu gratuit. Cela dit, les détenteurs de droits d’auteur n’ont pas été aussi chanceux. Ils ont perdu le contrôle de leur propriété intellectuelle.

Les contrats intelligents peuvent protéger les droits d’auteur et automatiser la vente d’œuvres créatives en ligne, afin de supprimer le risque de copie et de redistribution des fichiers.

Mycelia utilise la blockchain pour créer un système de distribution de musique entre particuliers. Mycelia permet aux musiciens de vendre des chansons directement au public. Il montre également les licences aux producteurs et verse des primes aux compositeurs et aux musiciens. Toutes ces fonctions sont automatisées grâce à des contrats intelligents. Les blockchains ont la capacité de réaliser des paiements en fractionné. Cela porte à croire que l’avenir de la blockchain sur ce marché peut être couronné de succès.